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Église de la Transfiguration

Le plan de l'église, qui allie le type des églises du Maramureş par sa structure en bois et le style moldave par le plan trilobé, est l’oeuvre d’un architecte français, membre de la Fraternité Saint-Élie, André Merckel. La construction fut exécutée par des artisans locaux. Les fresques furent peintes par trois jeunes roumains, les frères Georges et Michel Stanciu, Nicolas Alecsa, alors que la peinture des icônes fut réalisée par l’atelier iconographique du Carmel de Saint-Rémy, celle du prophète Élie ayant été offerte par l’atelier de l’abbaye bénédictine du Bec-Hellouin.


Le narthex

Au plafond du narthex est peint un cycle de saint Élie. La tradition patristique a fait du Thesbite l’archétype du moine, par sa vie pauvre, son célibat, l’épreuve du désert avant la rencontre avec Dieu.

La recherche de l’Unité des chrétiens implique un retour aux racines juives du christianisme. Tout autour du cycle d’Élie précédemment décrit, dans des médaillons, les prophètes, portant chacun un rouleau avec un verset de son livre.

L'église étant celle d’un monastère, les saints qui ont été choisis pour entourer le narthex sont des moines. À droite de l’entrée, saint Antoine le Grand et saint Jean Cassien ; à gauche de l’entrée, saint Benoît et saint Païssi Velitchkovski. Sur la paroi ouest on voit Saint Jean Climaque et saint Jean de la Croix.


Le nef

Par son tracé même, l’église expose que le Verbe incarné récapitule le temps et l’espace cosmiques. Le plan de l’église est cruciforme, car la nef est flanquée de deux absides. C’est là que se tiennent les chantres autour d’un lutrin au sommet mobile. À gauche, le trône de l’évêque est surmonté de la fresque de l’hétimasie, préparation du trône du Jugement, vide de l’Agneau, dans l’attente du retour du Christ.

La Vierge, les mains levées en signe d’intercession, est encadrée de saint Pierre et de son frère, saint André, figures respectivement des Églises catholique et orthodoxe.

Faisant suite aux saints moines du narthex, la nef propose à nos yeux une douzaine de saintes femmes. Sur la paroi sud, sainte Catherine, sainte Macrine et sainte Philothée d’Argesh ; sur la paroi nord, sainte Théodora de Sihla, sainte Mélanie et sainte Irène. Six carmélites sont peintes dans les absides, sur la face ouest cachée au regard de celui qui entre dans l’église.

On notera l’absence de la peinture de saints militaires, car la vocation monastique n’est-elle pas de se désarmer et de mener le combat spirituel avec les armes de la prière et du jeûne ?

La Deisis est un symbole de la prière et de l’intercession en vue du Jugement. C’est un sujet iconographique important, souvent situé en Roumanie au registre inférieur de l’abside sud, à proximité de l’autel.

Au niveau supérieur sont représentées huit scènes évangéliques, la taille de l'église ne permettant pas un cycle complet : l’Annonciation, la Nativité du Christ, la Rencontre, le Baptême du Christ, la Transfiguration, la Crucifixion, la Descente aux enfers, les Femmes myrophores. Celle de la Trinité qui est l’icône de la Pentecôte est située au sommet de la voûte.

La Transfiguration et la Crucifixion occupent une place de choix, l’une sur la paroi est, l’autre sur celle de l’ouest, car le skite est consacré à la sainte Croix et l’église, à la Transfiguration.

Le Pantocrator (Christ tout-puissant) entouré des quatre évangélistes et la Sainte Trinité avec quatre mélodes règnent sur l'église.


L'iconostase

L’iconostase, en chêne sculpté, est la cloison entre la nef et le sanctuaire. Elle est un lien entre les fidèles de la nef et le Christ présent dans l’Eucharistie et l’Évangile ; par les icônes qu’elle porte, elle est vision du mystère. À droite, le Christ et la Transfiguration, à laquelle est consacrée l’église ; à gauche, la Mère de Dieu et l’Exaltation de la sainte Croix, fête patronale du monastère.

Au centre, les "portes royales", ornées des quatre évangélistes et de l'Annonciation. Sur la porte latérale nord, est peint le premier diacre et protomartyr, Étienne, sur celle du sud, une diaconesse, Olympias.

Dans le registre inférieur, se trouvent représentées des scènes bibliques qui annoncent l'icône supérieure.


Le sanctuaire

Dans la conque de l’abside du sanctuaire, la Theotokos aux bras largement étendus, appelée Platytera ou Vierge du Signe porte en elle le Christ Emmanuel dans un médaillon, elle récapitule et protège le cosmos.

Elle est figure de l’Église qui donne le Sauveur au monde et qui porte nos prières au Christ représenté dans la fresque de l’Ascension qui surplombe l’autel.

La communion des apôtres qui se déploie sous la Platytera est située au-dessus des évêques. Les saints évêques forment un cortège conduit par les liturges Jean Chrysostome et Basile le Grand. Sur la paroi nord, les saints hiérarques Jean Chrysostome, Grégoire le Grand et Grégoire l’Illuminateur. Sur la paroi Sud, les saints hiérarques Basile le Grand, Grégoire de Nazianze et Martin de Tours.





Le programme iconographique de l'église de la Transfiguration est traditionnel. Il respecte les thèmes et la topographie classique du programme byzantin, compte tenu de la taille de l'église, tout en donnant par certains détails significatifs un message spirituel qui reflète bien la vocation du skite de la Sainte Croix : un monastère de carmélites, implanté en Roumanie, où brûle la passion pour l’Unité des chrétiens, dans le souci d’approfondir le lien qui relie spirituellement juifs et chrétiens.



Pour avoir des explications plus détaillées, vous pouvez télécharger ici la plaquette illustrée présentant l’église de la Transfiguration.